LE CLUB, HISTORIQUE SAMBO

Quelle origine pour le Sambo Défense Personnelle

L’hypothèse de la naissance du sambo au sein de l’armée rouge n’est pas quelque chose de très convaincant. En effet, le but d’une armée est de défendre un territoire contre des agresseurs venant d’un autre territoire.Or, le sambo n’apparaît alors que comme un détail, puisque pour faire une guerre on utilise des armes légères et lourdes, et de plus une guerre repose principalement sur une stratégie.

Ce dernier point a été l’une des préoccupations de Trotsky qui, lors de ses discours à l’association scientifico-militaire de l’académie militaire de l’armée rouge ouvrière et paysanne, luttait contre l’endoctrinement militaire.

Histoire du Sambo
Histoire du Sambo

L’autre préoccupation de Trotsky, était de gérer convenablement les troupes, essentiellement constituées de paysans, qui buvaient beaucoup, étaient analphabètes, et avaient des conditions de vie proche de celle des SDF (Sans Domicile Fixe). De plus, l’armée rouge a été construite avec l’aide d’anciens généraux tsaristes, qui ont amené avec eux leurs techniques. Ainsi, si le sambo avait été créé ici, il aurait de toute manière été construit à partir d’éléments de l’armée tsariste.

Le sambo, s’il est utilisé au sein de l’armée, ne peut servir qu’à des troupes d’élites spécialisées. Or, nous savons qu’à la création de l’armée rouge, de telles unités n’existaient pas. Par contre, nous savons que par la suite ce type de commandos était contrôlé par le KGB. A contrario, il semble plus probable que le sambo aurait pu servir au sein de la tchéka. Celle-ci a véritablement mené une politique de terreur au sein du pays, tout comme son prédécesseur l’okhrana. Qui plus est, la tchéka est un organisme au contact de la population, qui peut certes la contrôler, mais qui peut être amenée à avoir besoin d’une méthode de combat comme le sambo.

Ceci pourrait expliquer la réticence qu’ont eut les Soviétiques à exporter le sambo, discipline martiale qui a permis de maintenir la révolution. En effet, la Tchéka a du faire face à de multiples tentatives d’insurrections, qui ont mené à l’exécution pure et simple de leurs auteurs. Quant à l’origine même du sambo, il est difficile de fixer une date précise, par le simple fait que le sambo, en tant que méthode de défense personnelle, est utilisé depuis que l’homme est sur terre. Les Russes, comme les autres populations de notre planète n’ont fait qu’utiliser les méthodes de combat de leurs prédécesseurs, et y ont donné un nom, et ce en fonction de leur langue.

Le fait même d’affirmer que le sambo naît en 1917, juste après la révolution d’octobre, ne peut que nous laisser croire qu’il s’agit ici plus d’un instrument de propagande politique que d’un fait historique.

Histoire du Sambo

Une naissance probable

Les évènements décrits dans les articles précédents tentent de mettre en évidence le contexte très mouvementé de 1917. Il semble en effet peu probable que le sambo défense personnelle aurait pu être formalisé en 1917.

En effet, les dirigeants politiques d'alors devaient penser à organiser le pays, mettre fin aux hostilités, lutter contre les insurrections, et quitter la misère économique, dans laquelle le pays s'était installé depuis de nombreuses années.

Si l'on part du principe que le sambo doit permettre à des hommes de se défendre sans armes, il faut alors chercher le ou les organes qui puissent en avoir une quelconque utilité.

Ceci implique prioritairement la création de ces organes, et ce n'est que dans un second temps que se posent les problèmes de formations.

L'armée Rouge

Si l'on part des données d'Anthony Desbois, il apparaît que le sambo, qui est à la base de l'entraînement militaire, serait né en 1917, et Spiridonov et Ochtchepkov auraient été recrutés par Trotsky, désireux d'organiser et de créer l'armée rouge. Si tel était le cas, Spiridonov et Ochtchepkov devaient être des personnages de premier ordre, dont nous aurions au moins trouvé une trace. Or il n'en est rien.

Nous ne connaissons le rang qu'ils occupaient au sein de l'armée, et l'on peut facilement les positionner entre la 2ème classe et le général. Quant à Trotsky, il ne pouvait organiser l'armée rouge à cette époque, puisqu'il était alors Commissaire du Peuple aux Affaires Etrangères, et avait la lourde tâche de mettre fin à la première guerre mondiale. Trotsky ne devint Commissaire du Peuple à la guerre que le 22 février 1918.

L'armée rouge qu'il créa fût une tâche complexe à réaliser. Il ne faut cependant pas oublier que si la première guerre mondiale prit fin en Russie, le pays était encore en guerre en 1918. De plus, les soldats ne veulent plus faire la guerre, et les déserteurs sont de plus en plus nombreux, ce qui explique en partie les nombreux voyages de Trotsky sur le front.

En parcourant les écrits de Trotsky, on s'aperçoit qu'il n'est pas préoccupé par le sambo, et qui plus est, il n'y fait pas référence. Bien que le décret de création de l'armée rouge remonte au 15 janvier 1918, le service militaire est rendu obligatoire le 29 mai, et les premières mobilisations commencent début juin. La grande majorité des troupes est issue de la paysannerie, vivant comme nous l'avons vu, dans une grande misère, et sont totalement analphabètes.

Ainsi, l'une des préoccupations de Trotsky, était alors d'apprendre à l'armée et à ses militaires à " ravitailler comme il faut les unités, ne pas gaspiller les denrées, cuisiner de bonnes soupes ; apprendre à exterminer la vermine et habituer le corps à la propreté ; conduire les exercices comme il faut, moins en chambre et plus à l'air libre ; préparer concrètement et intelligemment les discussions politiques ; donner à chaque combattant son livret de service et le remplir comme il faut ; apprendre à nettoyer le fusil, à cirer les bottes ; apprendre à tirer ; […]". Quant à l'organisation même de l'armée rouge, il écrit dans le même ouvrage que "pour l'édification de l'armée rouge, nous avons utilisé des détachements de gardes rouges ouvrières, les anciens règlements, les atamans paysans, les ex-généraux tsaristes […]

En fait, nous avons pris comme point de départ pour créer notre armée, le matériel historique que nous avions sous la main". Trostky était contre toute doctrine militaire, contre tout dogme militaire, et avoue honnêtement qu'il s'est servit de ce qui existait déjà, et qu'il a organisé l'armée en fonction des besoins du pays.

La Police

Avant 1917, il existait une police aux pouvoirs considérables, possédant également d'importants moyens financiers. La répression de l'Okhrana était dure, et avait entre autre pour mission de noyauter les organisations politiques d'oppositions. Après la révolution, se met en œuvre la Tchéka, destinée à sauvegarder la révolution russe.

D'après son texte fondateur, la tchéka avait pour mission de :
1- Réprimer tous les actes de projet contre révolutionnaires et de sabotage.
2- Déférer à la justice du tribunal révolutionnaire les saboteurs et contre révolutionnaires.
3- De procéder aux seules enquêtes nécessaires à la sécurité du pays.

En définitive, les pouvoirs de la Tchéka et de l'Okhrana ne sont en certains points pas aussi antagonistes qu'il n'y paraît. Avec le temps les pouvoirs de la tchéka se sont étendus, et celle-ci changea plusieurs fois d'appellation, pour devenir par la suite GUEPEOU, NKVD, KGB. "La tchéka, "sentinelle de la révolution"commission ad hoc, était un organe de combat des adversaires politiques durant la guerre civile".

Plus tard, Staline utilisera le Guépéou pour combattre l'opposition au sein de son parti, et l'utilisera également pour imposer la collectivisation aux paysans. Il n'a en effet pût utiliser l'armée rouge pour accomplir cette tâche, par le simple fait qu'elle était essentiellement composée de paysans. A partir de 1936, le chef du NKVD Iéjov, "liquide presque tous ses vieux cadres, et les remplace par de jeunes bourreaux incultes, pour qui la guerre civile appartient à un passé révolu".

On assiste depuis quelques temps déjà, à un renouveau des personnels et dirigeants de la Russie. Staline, dans sa politique de terreur s'est efforcé d'éliminer les personnages non seulement contraire à sa doctrine, mais qui plus est, cette politique a menacé et éliminé beaucoup de personnages, pour ne pas dire la quasi-totalité, qui s'étaient investi dans les révolutions de 1917. La conséquence première de ceci, est la déformation historique au profit du mégalomane Staline, dont la politique sera souvent comparée au nazisme, avec lequel il ira jusqu'à signer le pacte Germano-Soviétique.

La naissance du sambo

La naissance du sambo remonterait à 1917, né à l'issue des révolutions russes. Le fondateur présumé du sambo serait alors V.A. SPIRIDONOV, travaillant au département général des autos blindées de l'armée rouge jusqu'en 1919, où il y donnait des cours de défense personnelle.

On trouve aussi dès cette époque le nommé OCHTCHEPKOV participant lui aussi au développement du sambo aux cours préparatoires des miliciens de la ville. TROTSKY, créant et organisant l'armée rouge, fît appel à ces deux personnages, afin qu'ils mettent en place une méthode de défense personnelle, pour les agents du Ministère de L'Intérieur.

Le Sambo, qui a cette époque ne revêtait uniquement que l'aspect défense personnelle, fût enseigné dans les écoles de police, afin que les policiers puissent se défendre sans armes, à l'image du "bobby anglais". Les faits évoqués ici se soustraient aux tourments qu'à connue la Russie en 1917.

Nous verrons dans les articles à venir que la Russie était dans une situation extrêmement précaire, aboutissant à la révolution de 1917.

Durant celle dernière, les dirigeants politiques avaient d'autres préoccupations que celle de créer une discipline sportive ou martiale.

La période révolutionnaire

La Russie, depuis le début du siècle, connaît de nombreux mouvements sociaux. La première conséquence de ceux-ci est la création de la Douma, intervenant à la suite des événements tragiques de 1905. Mais, malgré ce changement institutionnel qui implique une nouvelle répartition du pouvoir, le tsar cherche à conserver son autorité, en n'épaulant pas la politique de la Douma. Le but de Nicolas II est d'avoir une Douma docile et obéissante, fidèle au régime autocratique hérité de ses ancêtres.

Cette attitude n'améliore en rien les conditions de vie de la population. Celle-ci, en majorité paysanne (soit 85 % de la population), vit dans une extrême pauvreté, et est complètement analphabète. Le mécontentement de la population augmente de jour en jour, et dès 1906, l'on pouvait compter un million de grévistes.

A cette époque la Russie du tsar est la dernière puissance occidentale, son économie ressemble à celle du tiers monde d'aujourd'hui. Les victoires remportées par l'armée au début de la première guerre mondiale, raffermissent quelque peu le trône. Mais le bouillonnement populaire croit et conduit à la révolution de février 1917. Cette dernière débuta par des manifestations, comme il y en eut tant à cette époque. Celle-ci commence par la fête des femmes ouvrières, puis est succédée le jour suivant par les chômeurs qui se joignent aux femmes. Le troisième jour, les bolchéviks de Vyborg se joignent au mouvement, et c'est alors qu'intervient la police, sur ordre du tsar, qui ordonne de faire cesser le désordre.

Dans la nuit du 26 au 27 février, les soldats se mutinent, et se rangent du côté des révolutionnaires. Si les soldats se mutinent et se rangent du côté des révolutionnaires, ceci tient au fait qu'à l'époque tsariste, les soldats se virent imposer par leurs sous officiers une discipline souvent humiliante. De plus, ces derniers, comme le reste de la population, ne voulaient plus continuer la guerre, chose que leur promettait les mouvements politiques révolutionnaires. L'on pourrait alors croire que tout revient dans l'ordre, mais il n'en est rien.

Le pays reste dans le chaos le plus complet, et les hommes politiques se disputent le pouvoir. On entre peu à peu dans la phase de double pouvoir, entre le gouvernement de Kerenski et la Douma, ou le premier mène une politique en désaccord avec la seconde. Ainsi, le gouvernement de Kerenski continue la guerre, alors que la Douma s'y oppose, et ira jusqu'à pactiser avec le général Kornilov pour se maintenir au pouvoir. Cette période ne fait donc qu'empirer les choses, d'autant que cette phase de double pouvoir rebondit de la Douma vers les soviets. Les slogans scandés dans les rues sont à cette époque sans équivoque : le pouvoir aux soviets.

La révolution de février a amené la formation de divers organes de défense dans le pays. Ainsi, on trouve les comités de quartier, devant assurer la défense de la ville et organiser une nouvelle vie, en organisant des crèches, des cantines, en réquisitionnant des logements. Mais cette dernière activité prit le pas sur les actions de défense. Malgré tout, les comités de quartier contribuèrent à la défense de la capitale lors du putsch de Kornilov. La garde rouge se crée également à ce moment. Celle-ci répond aux même exigences que les comités de quartier, devant faire face aux milices gouvernementales ou municipales

Ces gardes rouges ont bénéficié de l'appui des bolcheviks jusqu'à la création de l'armée rouge, à laquelle ils participent. Quant à l'armée, l'instabilité politique n'arrange guère les choses. De plus, Kerenski et son gouvernement ne veulent arrêter la guerre. Ainsi, "dans les garnisons oisives des deux capitales et des villes de province, la discipline militaire naturellement s'affaiblit. Tout le service de garnison à l'arrière se trouve plus ou moins désorganisé ; il n'y avait pour ainsi dire plus d'exercice ; les corvées restaient souvent inaccomplies ; on ne voyait guère de sentinelles.

Par ailleurs, des masses de déserteurs apparurent au front comme à l'arrière ". Le mois de septembre ne voit aucune embellie, avec le putsch manqué de Kornilov, avec lequel s'était compromis Kerenski.

Dans la même période, on trouve la création d'un comité révolutionnaire ayant pour objet de préparer un soulèvement armé. Trotsky est le président de ce soviet, et charge Lazimir, un jeune SR de gauche, de préparer le projet. Puis, on le mit à sa tête, aidé par trois adjoints bolcheviks. Mais, Lazimir perd bientôt l'apparence même de son pouvoir, et son nom finit même par disparaître des tablettes. Les temps sont de plus en plus propices aux bolcheviks, qui écoutent le mécontentement de la population, des soldats, et préparent alors l'insurrection d'octobre. Tout comme en février, la révolution d'octobre ne marque pas de trêve.

En novembre 1917 " la formation du "comité pour le salut du pays et de la révolution" entraîne un certain flottement dans la garnison.". Le 11 novembre 1917 commence une guerre civile, alors que le pays est toujours en guerre contre l'Allemagne. Mais, " L'armée n'obéit par encore au Sovnarkom (Conseil des Commissaires du Peuple)", et qui plus est, elle ne veut plus combattre. La première guerre mondiale prit fin le 3 mars 1918, mais les hostilités ne prirent fin pour autant, puisque la Russie fait encore l'objet d'attaques de la part des Anglais et des Français, de l'Armée Blanche et des Japonais. Un autre souci pèse encore aux yeux des dirigeants.

En effet, il faut à cette époque sauvegarder la révolution, ce qui exigeait des mesures urgentes, d'où la création de la Tchéka. Ce service de sécurité de l'Etat était chargé de lutter contre les menées contre révolutionnaires, que Lénine considéra comme "bras de fer de la révolution". Les hostilités, entre les Russes et les troupes Anglo-Françaises ne s'arrêteront qu'en 1921 avec la paix de Riga. Quand a la guerre civile, elle ne s'achèvera que fin 1920. De multiples insurrections sont tentées, et le succès de la révolution russe ne deviendra une réalité qu'en 1922. C'est alors que la Nouvelle Economie Politique (NEP) commencera, afin de relancer l'économie du pays, comparable en ce temps au tiers monde que nous connaissons actuellement.

Historique du sambo

Le sambo, du russe SAMozatchita Bez Orougia (autodéfense sans armes) est constitué de deux formes de pratique. L'une martiale (le sambo d'autodéfense), l'autre sportive (le sambo sportif).

Chacune de ces deux formes possède ses finalités propres, puisque utilisés dans des logiques distincts. Le sambo d'autodéfense, considéré comme étant le sambo historique, est à son origine un art martial, qui revêt de nos jours un aspect sportif.

Dans le vocabulaire courant, le terme "art martial" n'a pas nécessairement la désignation qui lui convient. Aussi, comme nous en faisons la distinction, nous allons tenter de définir ces deux concepts (martial et sportif). Martial, nous vient du latin martialis, Mars, personnage issu de la mythologie grecque et romaine, fils de Junon et dieu de la guerre.

Ainsi, art martial concerne et désigne les arts et métiers de la guerre, et doit être théoriquement employé dans ce contexte-ci. Dans le vocabulaire courant des sports de combat, les arts martiaux référencent les disciplines venues d'Asie. Or, les lignes qui précèdent annihilent cette version, le terme et la pratique ne peuvent se limiter à ces populations. De plus, chaque population, chaque pays possédait une forme d'art martial, une forme de lutte, dont le nom était fonction de leur langue.

Aujourd'hui, la préférence semble aller vers une terminologie asiatique, même lorsque la discipline est "créée" par des européens. Différenciation étant ainsi faite, nous désignerons par art martial, toute activité ayant une vocation militaire, policière, ... . A contrario, nous désignerons par sport, toute activité pratiquée au sein d'une structure fédérale, associative, ayant une finalité à dominante loisir et non pas "guerrière". Nous ne savons que peu de chose quant à l'historicité du sambo, tant dans sa forme martiale que sportive. Les sources sont rares, le peu d'écrits à notre disposition manquent parfois de sincérité, si bien qu'un certain nombre se contredisent, où font apparaître des informations erronées.