Conseils face à une agression

Il n’existe pas de recette miracle pour éviter une agression. Pratiquant, ou non, on est tous confrontés au même titre que n’importe qui, à la rue que cela soit pour faire ses courses, rejoindre des amis ou bien rentrer chez soi de nuit comme de jour. De même, qu’il n’existe pas de méthode de self-défense infaillible permettant à coup sûr de faire face à n’importe quel type d’agression. Mais elles sont nécessaires pour mieux gérer et maîtriser une situation qui peut s’avérer dangereuse, car elles permettent l’acquisition de réflexes. L’agilité, la rapidité, la capacité d’anticipation sont des qualités qui comptent autant que la puissance, pour un homme ou pour une femme.

A choisir, généralement, un agresseur s’acharnera plus facilement (malheureusement) sur une personne plus faible que lui (sans en faire une généralité), et plus particulièrement sur une femme. Du fait, qu’elle est généralement perçue comme une personne fragile. Face à des situations de violence ou d’agression, la femme, à qui ces préjugés ont été inculqués, se nourrit de sentiments d’infériorité qui l’empêche de se donner les moyens de se protéger et de se défendre.

Hors, une personne sensibilisée aux risques et qui veut se doter de moyens efficaces franchit une barrière mentale et psychologique considérable. Elle gagne en confiance et en maîtrise de soi dans beaucoup de domaines (familial , professionnel…), sans parler nécessairement de techniques de combat.

Stratégie et préservation

Avant toute confrontation, il existe quelques règles de conduite qui aboutiront pour la plupart du temps à anticiper le danger afin d’éviter toutes mauvaises rencontres. Mieux vaut ne pas se trouver au mauvais endroit au mauvais moment…

La meilleure façon d’éviter le conflit avant qu’il ne se présente à vous, est d’éviter certains lieux à des heures tardives et de dissimuler tout objet de valeur pour ne pas attiser les convoitises d’agresseurs potentiels. Cependant si vous n’avez pas le choix que de passer en un lieu exposé au danger, adopter en ce cas une attitude vigilante en restant sur vos gardes. Votre pas devra être assuré, redressez le dos et la tête, le regard droit (baisser la tête pourra être prise pour un signe de faiblesse, voire de soumission).

Des attitudes simples et avisées sont souvent préférables à la confrontation : changer de trottoir pour éviter un individu dont le comportement paraît louche ou un groupe suspect, contourner une cohue, regarder de temps en temps autour de soi, derrière soi, ou dans une surface réfléchissante telle une vitrine… Il est tout aussi utile ne pas raser les murs, de s’écarter des portes cochères et les piliers, de contourner largement les angles, d’éviter les zones sombres, de rejoindre un compartiment de train et de métro occupé… Apprenez à ouvrir votre champ de vision au maximum.

Ne penser pas que vous êtes invisible, et qu’il ne vous arrivera certainement rien. Débarrassez-vous d’un faux sentiment de sécurité, fréquemment rencontré chez les pratiquants débutants qui après quelques mois d’entraînement se sentent ” pousser des ailes “.

Une grave erreur consiste à sous-estimer l’agression. Chaque attaque est à prendre très au sérieux, ainsi qu’y répondre est difficile. Il ne faut pas se laisser piéger par un excès de confiance en vos moyens.

On peut tout simplement mettre fin à une agression, sans être un expert martial, rien qu’en résistant ou en criant pour alerter et faire peur. Mais il existe aussi des situations bien plus dangereuses tel qu’un agresseur déterminé, (voire drogué ou ivre) prêt à ne reculer devant rien. Il est donc important de très bien interpréter et juger la situation avec discernement, et de garder toute la lucidité nécessaire pour désamorcer la confrontation malgré le stress, la peur, l’angoisse générés dans des cas extrêmes…

Conservez à portée de main tout objet susceptible de pouvoir servir à vous défendre en cas d’agression : clés, parapluie, sac à main, magasine roulé, un stylo …

Face à l’agression

Face à l’agression, nous pouvons dire qu’il existe différentes réponses possibles :

  • La négociation
  • La fuite
  • La confrontation
  • La soumission

Le choix de la stratégie est en fonction de la responsabilité de l’individu attaqué et de la situation que vous devrez affronter. Rien ne sert de chercher l’affrontement si vous n’êtes pas sûr de vous ou si la situation semble perdue d’avance (adversaire armé ou en surnombres).

1. La négociation

Il existe alors de meilleures solutions. La tentative de négociation permet parfois de désamorcer l’attaque : prenez une attitude calme et un ton de voix suffisamment ferme, en essayant de dissimuler votre peur. Vous surprendrez ainsi votre agresseur et sèmerez le doute en lui, ce qui aura pour effet d’annihiler son agressivité. Lors d’une agression caractérisée et déterminée, il sera difficile de négocier. Ainsi ne cherchez pas à rentrer dans de grands discours mais concentrez-vous, et restez sur vos gardes en ne vous laissant pas trop approcher de trop près.

2. La fuite

Elle constitue la meilleure alternative, car elle permet d’éviter d’être blessé ou bien même tué. Celle-ci n’est valable que dans la mesure du possible bien entendu : partir dans une direction dégagée de tout danger, un environnement large permettant d’exécuter une roulade hors du champ d’action de vos agresseurs. Lors d’une fuite, gardez bien votre esprit clair et examiner bien là où vous allez avant de vous engouffrer quelque part.

Ne perdez pas de vue votre/vos agresseur(s), lors de votre course, il(s) peut(vent) être armé(s). Soyez donc sûr de pouvoir partir sans hésitation.  

FUIR N’A RIEN DE DESHONORANT LORSQUE IL S’AGIT DE SAUVER SA PEAU !!!

3. La confrontation

La confrontation directe pourra être utilisée en dernier recours, lorsque toute fuite est rendue impossible. Dans ce dernier cas, il convient de gardé les idées claires et les sens en alerte : observez votre environnement à la recherche de tout objet pouvant être utilisé pour se défendre, ou simplement détourner momentanément l’attention de l’agresseur (en lui jetant un objet au visage par exemple), et vous permettre alors de prendre plus facilement l’initiative.

Cherchez à jouer sur l’effet de surprise. Dans ce genre de situations, il faut réagir vite et anticiper sur l’attaque de l’agresseur, avant d’être dans l’incapacité totale de le faire.

Par ailleurs, si vous choisissez d’adopter la stratégie de la confrontation directe, il faut garder à l’esprit que les ripostes doivent être proportionnelles à la gravité de l’attaque. Une bousculade involontaire dans la rue, une parole insultante ne justifient pas de blesser gravement un individu.

En combat, portez toujours votre regard au niveau du cou et des épaules de l’adversaire ce qui vous permettra de mieux voir et d’anticiper les coups.

Ne restez pas dans l’axe de votre adversaire de façon à être sur un de ses angles morts pour le déstabiliser le plus possible. Dés que vous êtes au corps à corps, continuez et conservez le contact mais ne reprenez pas une distance de sécurité entre chaque frappe, ce qui lui donnerait la possibilité de se ressaisir.

Les roulades aux sols sont à éviter, l’adversaire n’est peut-être pas seul. Sauf dans certains cas d’encerclement où l’on peut rouler pour pouvoir sortir du cercle mais soyez certain de la réussite et la surprise…

Le jet d’objet, le crachat peuvent être un bon moyen de surprendre l’adversaire, à condition d’enchaîner aussitôt à l’aide d’une technique pour le mettre hors d’état de nuire. Ne partez pas après avoir tenté une action surprise ou après avoir porté un coup de pied aux parties génitales, vous ne feriez que déclencher la colère de l’adversaire. Au contraire profiter de ce “timing” pour effectuer votre riposte.

N’ayez pas d’attitude ni de garde provocatrice, restez calme et normal, surprenez votre adversaire par votre réaction, soyez rapide, discret et efficace ; s’il y a des témoins, ils doivent être de votre côté.

Vos mouvements doivent être courts et rapides , restez fermé et gagnez de la rapidité et de la puissance dans la rotation. Soyez fluide.

N’oubliez jamais que les techniques les plus simples sont toujours les plus efficaces.

4. La soumission

Elle est acceptable dans la mesure où l’agression porte sur un vol d’objet matériel sans grande valeur. Mais peut toute fois, être employée comme un moyen de diversion dans certain cas pour permettre de se tirer d’une mauvaise situation. En effet, se soumettre à quelqu’un, instaure une situation de supériorité pour votre agresseur, mais vous gardez toute votre réactivité et votre énergie pour réagir au moment opportun… (dans le cas d’un viol, la soumission peut être votre seul issu de secours si l’on sait bien gérer la situation tout en faisant croire à une simulation d’infériorité…)  

Ainsi, les techniques et frappes pourront être appliquées de façon imprévisibles et efficaces. Attention, ce type de stratégie est à double tranchant car elle met votre agresseur dans une position de supériorité qui augmente sa confiance et ne doutera pas de ses actes votre égard. Il faut donc bien évaluer le contexte dans lequel vous êtes…

LA PERTE D’UN OBJET N’EXIGE PAS DE METTRE SA VIE EN DANGER !!!

Etant donné la grande diversité des situations que nous pouvons rencontrer sur notre chemin, l’appréciation de chacune d’elles en un laps de temps très court est vitale. Réagir face à un agresseur en mettant en œuvre la réponse que l’on a choisie n’est pas chose facile. C’est donc une question d’entraînement et de réflexes. Ces derniers seront d’autant plus vifs et efficaces qu’ils auront été acquis grâce à des entraînements réguliers. Il n’existe pas d’improvisation pure. N’oubliez pas lors d’une agression que le côté technique et physique est une chose mais une préparation psychologique est aussi indispensable.

En effet, ce qui peut bloquer une personne lors d’une agression, ce sont d’abord le manque de préparation physique et technique, mais ensuite c’est l’absence de préparation psychologique qui laisse ainsi monter du stress, de l’angoisse, de la peur dans une situation oppressante et inhabituelle. La peur est un sentiment humain qu’il ne faut pas craindre mais au contraire à apprendre à la contrôler. Un stress bien géré produit des effets positifs sur l’attitude en combat : un temps de réactions très court, une plus grande puissance de frappe.

La connaissance de méthodes de self-défense vous fera gagner progressivement confiance en vous. Elle enlèvera tout blocage psychologique vous empêchant de réagir rapidement au moment opportun.

Il vous faudra donc faire preuve de discernement, de maîtrise de soi, en totale responsabilité, afin que l’efficacité que vous aurez mise en droit d’avoir et dont vous pourrez avoir fait preuve ne finisse pas par se retourner contre vous… Nul n’est au-dessus des lois…